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Voyager seule


“…mais, t’as pas peur de voyager seule?”

C’est souvent la 3e question qui m’est posée quand on me ramasse sur le pouce après les où-vas-tu-salut-ça-va? OUI, J’AI PEUR. Et chaque jour me prouve un peu plus que j’ai tort. Qu’on a tous un peu trop peur les uns des autres. J’ai choisi le pouce parce que j’avais le temps. Parce que je n’avais nulle part où aller et que la réponse m’était chuchotée dans le vent. Oh, j’ai dit la réponse comme s’il n’y en avait qu’une ça fait donc deux fois que je vous mens. La première fois, c’était plutôt une semi-vérité: La peur n’est pas constante. Oui, j’ai peur, c’est ce que je disais au début, quand mon mécanisme de foi en l’humanité était rouillé, quand mon centre émetteur-récepteur de bonnes ondes était noyé de doutes interférents.

Oups, là on entre dans mes théories de physique quantique, d’ondes qu’on ne voit pas mais qui s’inter-influencent. Le pouce m’a appris à être connectée à ma centrale de perception, à m’écouter et à être réceptive à tout ce qui m’entoure (pas recommandé dans une grosse ville).

Pis ça, c’est juste la partie plate. J’vous ai même pas encore parlé des galeries d’art qui vous embauchent, des sculpteurs qui vous hébergent, des constructeurs de vaisseaux spatial qui vous amènent monter la plus haute montagne des États-Unis, la saveur redoublée de chaque paysage… C’est un peu parce que j’ai peur que vous m’ayez déjà classée: “Elle est folle!”

Mais oh! Quelle belle folie, la vie!


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